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Anes et attelages d’Egypte.Coutumes et traditions du meneur d’âne en Egypte.vendredi 15 décembre 2006 Dakhla Des ânes en Egypte, rien d’inĂ©dit. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’originalitĂ© n’est pas dans l’animal (omniprĂ©sent c’est vrai) mais dans l’usage que l’on en fait. A Siwa, des charrettes rudimentaires sillonnent le village Ă toute heure du jour et de la nuit. Comme les choppers customisĂ©s en France, ce sont des attributs UNIQUEMENT masculins dont les enfants se disputent l’honneur de la conduite. Siwa SĂ»rement une bonne Ă©cole de patience (tant pour la bĂŞte que pour le petit d’homme) et il nous a Ă©tĂ© donnĂ© de voir le tumulte que pouvait occasionner un couple mal accordé… Dans cet oasis très traditionaliste et disons le assez macho, non seulement les femmes ne cĂ´toient jamais les hommes dans la vie publique… mais il en est de mĂŞme pour les ânesses. Celles de la communautĂ© sont cantonnĂ©es toutes ensembles Ă l’écart du village pour que leur prĂ©sence ne vienne pas distraire le mâle dans l’accomplissement de sa besogne et, surtout, pour que les hommes puissent rĂ©guler les libations sexuelles de leurs auxiliaires (puisqu’il est de notoriĂ©tĂ© publique qu’un abus de la chose Ă©puise le travailleur). A Bahariya, les mĹ“urs sont libertines : mâles et femelles se croisent ouvertement en ville. Nous n’avons pas Ă©tĂ© tĂ©moins d’élans de tendresse dĂ©mesurĂ©s, la chariote empĂ©chant, mais il semble quand mĂŞme que les deux sexes y vivent plus harmonieusement. Ici les bourricots ne sont pas cantonnĂ©s devant la charrette mais ils sont plus souvent chevauchĂ©s par hommes, paquets et enfants. Un privilège dont sont exclues les femmes qui marchent Ă cĂ´té… A Dakhla, le sage charretier laisse s’exprimer la fibre pĂ©dagogique : il attelle le briscard chevronnĂ© a la carriole et ficelle Ă cĂ´tĂ© un jeunot pas encore dĂ©grossit. Ainsi pendant que l’un trime Ă tirer la charge, l’autre batifole le nez au vent. Dakhla Mais l’expĂ©rience lui rentre en douceur et quand le mauvais sort laisse le routard sur le tapis la relève est prĂŞte. Car il n’y parait pas comme ça mais bĂŞte de somme est une lourde fonction qui ne s’improvise pas. L’écart n’est pas permis quand on partage la chaussĂ©e avec piĂ©tons, troupeaux, taxis fous et semis remorques agonisants. Et puis service personnalisĂ© oblige il faut bien apprendre Ă satisfaire aux lubies de son maĂ®tre : celui qui saute en marche et qui vous laisse bride libre pour trouver une place de stationnement, le pachyderme qui se dandine sur le siĂ©ge et dont il faut anticiper l’effet balancier, le gamin qui vous houspille du bâton pour fanfaronner devant les touristes, le vieux qui s’endort en route, toutes les variantes existent. carotte ou baton Mais il est un trait commun retrouvĂ© chez tous les spĂ©cimens rencontrĂ©s : une patience angĂ©lique qui leur permet de rester campĂ©s des heures sur un marchĂ© sans bouger l’oreille ni plonger le nez dans le chargement de luzerne d’à cĂ´tĂ©. Patience d’ane Un dĂ©faut parfois constatĂ© : le klaxonne qui s’enraye au milieu de la nuit. 1 Message |
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