Itinérance Calédoniene.

Nous sommes donc ici, humble et à l’écoute de tous, pour nous imprégner d’un volet de notre histoire coloniale, au lourd passé...

jeudi 27 septembre 2012


Si je vous dis Canala, vous situez ?

Si je vous dis Christian Lali Kake Karembeu, le Cheval Fou ?

Si je vous dis Éloi Machoro, né dans la tribu de Nakéty située entre les villages de Canala et de Thio...

Le premier est un village le plus au sud de la province nord de Grande Terre. Il a la réputation d’être indépendantiste et peu accueillant. La vie y est calme et douce. La culture des ignames, la pêche au crabe de palétuviers, la discussion coutumière occupent les sept tribus de ce village. Nous y sommes posés depuis un mois...

Le deuxième, malgré ses nombreuses sélections en Équipe de France, a toujours refusé de chanter La Marseillaise, en référence au passé colonial de la France dans son pays, la Nouvelle-Calédonie. Son arrière-grand-père paternel faisait notamment partie des kanaks exhibés au Jardin d’acclimatation lors de l’Exposition coloniale de 1931.

Le troisième, Éloi Machoro, [1] est né dans la tribu de Nakéty située entre les villages de Canala et de Thio. Le 11 janvier 1985, Yves Tual, fils d’un éleveur européen, est tué par des Mélanésiens. Cet événement déclenche à Nouméa une émeute nocturne. Le lendemain, le 12 janvier, la gendarmerie déclenche une opération pour libérer la maison d’un Européen occupé par des militants indépendantistes emmenés par Éloi Machoro près de Canala. La gendarmerie finira par donner l’assaut après plusieurs sommations. Éloi Machoro et un autre Kanak Marcel Nonnaro sont tués en dehors de la maison par deux tireurs du GIGN.

Nous sommes donc ici, humble et à l’écoute de tous, pour nous imprégner d’un volet de notre histoire coloniale, au lourd passé... Depuis 2008, le mot kanak serait devenu invariable, du moins en Nouvelle-Calédonie. Le fait de ne pas accorder ce mot marque un certain refus de la grammaire française amplifiant ainsi le caractère identitaire et indépendantiste de ce mot, mais surtout des Kanaks.

Il est courant ici d’entendre par les caldoches [2] de façon incessante leurs peurs des gens et surtout des jeunes, aux réputations négatives. Alors que seuls quelques voyous alcoolisés font l’événement du vendredi soir, tout comme partout dans le monde. Un vent de diabolisation souffle sur Grande Terre.  [3]]

De la rencontre avec les gens de Canala et de Thio, au cours d’un mariage, et de mes ballades avec Bucéphale sur les pistes de la région, je garde une vue complètement opposée de cette magnifique baie de Canala. A suivre...

Carnet précèdent. Carnet suivant.

Notes

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Eloi_Machoro

[2] Le terme Caldoche désigne la population blanche essentiellement d’origine européenne (mais pouvant avoir connu un fort métissage) installée en Nouvelle-Calédonie depuis une ou deux génération au minimum, voire jusqu’à la colonisation commencée au milieu du XIXe siècle. et pour être très précis : les Caldoches ce sont UNIQUEMENT les descendants des bagnards et colons jusqu’en 1920-1950 maxi. > Ensuite ce sont des "Calédoniens", ou plutôt des Zoreilles, voir des "Métros".

[3] Source de certains commentaires [Wikipédia->http://fr.wikipedia.org/wiki/Kanak

 
 

 

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